Fly & Dive ! 2024
Calvi, le B-17

Après de nombreuses hésitations liées à l'incertitude météorologique, nous décidons, le jeudi matin de tenter malgré tout le vol tel que planifié avec un départ vendredi matin, afin de pouvoir faire une première plongée à 14h00 à Calvi.

En fin de matinée, jeudi, nous avons appris qu'un mouvement social reconductible venait d'être lancé dans toutes les CCI de Corse : tous les aérodromes contrôlés de Corse étaient bloqués par le personnel au sol jusqu'à 18h00 LT. Dans la soirée, le mouvement a été reconduit jusqu'au vendredi 12h00 LT : nous décidons alors de différer notre départ ce qui finalement nous arrangeait aussi d'un point de vue météo. Le départ est donc planifié pour un vol direct Bex-Calvi en passant par la France, la traversée Continent-Corse par l'Italie étant plus douteuse.

Départ à 09h30 LT par le lac Léman, le passage des Alpes étant compromis, les conditions météo à partir d'Annecy étaient celles attendues, aux limites VFR, mais avec une bonne visibilité. D'Albertville à Gap les conditions de vol étaient plus qu'acceptables, mais l'arrivée à Gap fut finalement plus compliquée que prévue et au bénéfice d'un trou dans la couche, nous sommes passés « on top » pour une quinzaine de NM.

Juste après avoir passé Gap, Marseille INFO nous signale que le mouvement de grève est reconduit jusqu'à 16h00 LT et qu'il n'est pas possible de poser sur un terrain contrôlé en Corse. L'alternative est la suivante : poser sur le continent (Cannes, Cuers, Le Luc ou Le Castellet) ou continuer sur la Corse (Corte, Propriano ou Ghisonaccia). La météo à Cannes n'étant pas bonne du tout, la météo à Calvi pas terrible non plus, la traversée vers la Corse pour Corte (le seul choix raisonnable en termes de distance par rapport à Calvi) nous suggère un arrêt fuel pour assurer un éventuel retour sur le continent. L'option de carrément renoncer à aller jusqu'en Corse est même évoquée. L'aérodrome de Cuers s'impose donc de lui-même, météo excellente et proche de Hyères au cas où nous voudrions plonger ailleurs. Nous y posons pour faire le point des options pour la suite du week-end. L'aérodrome n'étant pas douanier la personne au C, nous dit que normalement nous devrions rester 14 h avant de pouvoir redécoller, mais que compte tenu du contexte de notre atterrissage, il doit pouvoir faire une exception en remplissant quelques documents.

La météo pour la traversée maritime étant correcte sur sa partie ouest, nous décidons de poursuivre vers Corte sans attendre de savoir si la grève serait reconduite à 16h00 ou pas. Nous nous faisons le plein et repartons vers Corte (où il n'y a pas d'AVGAS disponible), non sans avoir organisé un taxi pour nous prendre à l'aérodrome. La traversée vers la Corse se passa magnifiquement bien, nuages hauts, très bonne visibilité. Par contre, l'arrivée sur l'île se compliqua un peu, car la météo ne s'était pas franchement améliorée (contrairement aux prévisions) et l'entrée vers le centre de l'île fut à l'image de la descente vers Gap. À l'arrivée à Corte le centre de plongée de Calvi nous informe qu'un énorme éboulement a eu lieu sur la route entre l'Île-Rousse et Calvi ce qui imposera un détour par les petits villages de montagne. Il est 13h30, la plongée prévue à 14h00 semble compromise... Mais le centre de plongée nous avait dit qu'il serait possible de plonger avant 16h00 si nous arrivons dans ces heures-là.

Le taxi commandé à midi depuis Cuers pour 13h30 arrive à 14h00... Le trajet Corte-Calvi dure 45 min de plus et nous en arrivons à 15h50 à Calvi. La course de taxi passe également de 170 à 260 euros à cause du détournement. Passage express à l'hôtel pour y lancer nos affaires. A 16h00 nous sommes au centre de plongée pour partir sur le B-17 en bateau privatif. Merci au centre de plongée Castille qui a bien joué le jeu dans cette journée quelque peu mouvementée et bien remplie. Les conditions pour cette plongée elle était parfaite nous avons éprouvé beaucoup de plaisir à plonger ensemble sur cet avion mythique. Au retour de celle-ci, après une bonne douche, la soirée fut à la hauteur de la journée passée, bien remplie, mais moins compliquée !

Le samedi nous avons fait 2 plongées supplémentaires sur 2 sites différents avec une météo des plus clémentes, du soleil et une température, tant de l'air que de l'eau, des plus agréables.

Le samedi soir nous avons commencé à organiser le retour sur Corte pour le dimanche matin. La météo étant de moins en moins bonne au fur et à mesure que la journée allait s'avancer nous décidons de partir plus tôt que prévu et donc de réserver un taxi pour le lendemain matin. Nous appelons une première compagnie de taxis, qui nous dit que demain nous sommes dimanche et qu'il y a la messe et donc c'est plus cher : la course coûtera entre 330 et 350 euros. Même son de cloche pour la 2e compagnie contactée. Nous nous posons alors la question de prendre le petit train, la Micheline, pour nous rendre à Corte. Le trajet étant sensiblement plus long avec ce moyen de transport pittoresque, soit 2h40, nous commençons à chercher une personne qui serait intéressée à nous amener à Corte pour l'équivalent de ce que nous avions payé la veille. Nous demandons à Valentin, le propriétaire du centre de plongée, que nous avons croisé à l'apéro. Il nous trouve quelqu'un, mais qui n'a pas de voiture ! Lui-même n'ayant pas de voiture 4 places disponibles, la sienne étant en panne, nous demandons au propriétaire du bar où nous prenons l'apéro s'il n'a pas une idée : il l'aurait fait volontiers, mais il n'a qu'une voiture avec 4 places seulement... Un de ses amis également dans le bar, nous le ferait pour 300 euros, car nous sommes samedi soir et qu'il ne veut pas se coucher tôt pour rien. Après moultes téléphones, le propriétaire du bar nous trouve un de ses amis qui accepte de nous amener à Corte pour 250 euros. Nous finissons la soirée au restaurant « A Piazzetta » avec un repas des plus costauds...

Dimanche matin 08h30, notre chauffeur arrive avec une Peugeot 207, 312000 km au compteur : inutile de dire qu'à cinq dans cette voiture les deux heures trajet furent quelque peu inconfortables ! Nous sommes arrivés finalement à Corte pour récupérer le PGP, non sans avoir fait une pause histoire de se déplier 5 min.

La météo sur le continent s'étant dégradée plus vite que prévue nous décidons de faire une escale à Cannes pour y refaire le plein et la douane, afin d'assurer la montée vers la Suisse au cas où nous devrions prendre une route plus à l'ouest que prévu. Dès le départ de Cannes nous avons compris que la remontée serait plus compliquée que la descente ! La route par Gap étant compromise, nous sommes passés par Sisteron et quelques nautiques plus tard nous avons décidé de tirer vers l'ouest pour rejoindre la vallée du Rhône au niveau de Pierrelatte. La suite du vol, de Valence à Chambéry, c'est très bien passée, la météo s'étant nettement améliorée. De plus, nous avons pu profiter d'un bon vent de dos (tout comme à la descente d'ailleurs !) pour nous ramener chez nous (20-25 kts). Comme toujours la partie compliquée, lorsque la météo n'est pas bonne, est le retour sur la Suisse, avec le choix de passer à l'est ou à l'ouest du Salève : nous avons pris l'option de suivre le Rhône et de passer par Fort-l'Écluse, puis de contourner la CTR de Genève par l'ouest. Choix judicieux, malgré une petite dizaine de minutes de vol au minima VFR. Le passage sur la Suisse, nous a fait retrouver une météo tout à fait confortable et presque ensoleillée pour le retour à Bex.

Cette expérience de mélanger deux hobbies nous a particulièrement plu par la dimension donnée à cette aventure ; nous sommes complètement partants pour renouveler l'expérience en 2025. Notre escale à Cuers nous a convaincus qu'une sortie dans la région de Hyères (la presqu'île, Porquerolles et la réserve de Port-Cros) pouvait être clairement une excellente idée pour la sortie « Fly & Dive ! » 2025, mais peut-être sur 4 jours. D'autres idées ont déjà germé, les grottes d'Alghero ou les magnifiques sites de plongée dans la région de Marseille et des Calanques. À suivre !